Les textes d'alize-rpg
Discussions et repas de famille
Yukishiro commence à ressentir des choses jusque là inconnues envers son ex-victime. Il entame alors une conversation emplie d'honnêteté avec cette dernière. Natsumi expose alors ses sentiments et donne un conseil au jeune homme à la chevelure de neige. Des fragments d'un sentiment bien spécial semblent également être restés accrochés à son cœur...
Si j’ai emménagé à Tsurui avec Chihiro… c’était pour vivre tranquillement, dans la joie. Je… je voulais mené une vie paisible en sa compagnie. Cependant… bien que je me sois méfié d’elle au départ… je ne pouvais laisser celle que j’avais abandonnée en danger. Je ne peux expliquer ce que je ressentais envers elle. Parfois, j’éprouvais une forte douleur au niveau de mon cœur et… je me sentais frustré lorsqu’elle passé du temps avec mon fiancé… mais il m’arrivait également de ressentir de l’empathie (?), un besoin d’honnêteté profonde envers elle. Je crois bien qu’il est correct de dire que Natsumi apporte le danger. Je crois qu’elle ne cessera jamais d’être en danger. Entre sa famille de fous et le maniaque que je soupçonne de lui en vouloir… elle ne pourra jamais être tranquille. Ainsi, je crois que je dois la protéger. Pour Chi-chan. Pour… parce que. Ce qui me plaît le moins, c’est de savoir que quelqu’un de potentiellement dangereux tourne autour de mon cocon, de notre cocon… ce qui fut le cas cette nuit-là. Quelqu’un lui en voulait encore. Quelqu’un en voulait encore à Natsumi. Ainsi, j’avais pris la décision de tous nous réunir dans une seule chambre… dans celle que nous prêtions à la jeune fille. Chihiro, bien qu’il le cachait, semblait assez effrayé par la situation. Ainsi, il ne cessa de me suivre lorsque je me suis mis à transférer nos futons dans l’autre pièce. Comme bouger était difficile pour lui, j’ai décidé de le prendre dans mes bras. Ainsi, je suis arrivée dans la chambre de mon ex-prisonnière avec Chihiro assis sur un bras, ses mains accrochées à mon cou ainsi que ses jambes croisées dans mon dos et les futons sur l’autre bras. J’ai installé la literie au sol avant de m’accroupir près de la vagabonde puis de déposer mon compagnon sur mes genoux. J’ai alors discuté discrètement de mes doutes avec cette dernière afin que Chihiro ne panique pas trop. Le problème fut que… je faisais erreur. Celui que je pensais être un maniaque… n’en était peut-être pas un. En tout cas, ce n’était pas celui qui en voulait actuellement à la brune. Comment avais-je pu faire une telle erreur ? Me tromper d’ennemi ? J’avoue avoir été assez déstabilisé… je ne pouvais cesser de réfléchir à ce que je pouvais faire pour lutter contre cet ennemi inconnu. J’étais « stressé » comme le dit si bien Chi-chan… à tel point que lorsque celui-ci se mit à hurler et à se débattre pour empêcher Natsumi de se faire une piqûre, j’ai mordu son poignet sans énergie un peu trop… fort. Il a un hématome désormais… j’adore les bleus… ce que j’apprécie ce sont les différentes couleurs par lesquelles il passe… je trouve cela joli et pourtant, un hématome peut être si douloureux… mais cela, c’est une autre histoire. Il a vite été calmé par cet acte, d’ailleurs. Mon ex-victime a fait ce qu’elle avait à faire, j’ai couché mon fiancé, je me suis mis auprès de lui puis tout le monde s’est préparé à s’endormir. À vrai dire, seule une personne a trouvé le sommeil : Chihiro. J’étais trop préoccupé pour fermer les yeux tandis que… la vagabonde pleurait. Je me suis retournée vers elle, brisant l’étreinte de mon compagnon. Malgré cela, ce dernier, bien qu’endormi, me retrouva rapidement, la peur lui provoquant une peur d’être détaché de ma chair. Il m’entoura donc de ses bras avant d’enfouir sa tête dans mon dos, tel un bébé koala… Habituellement, mis à part lorsque c’était Chi-chan, je me foutais royalement de ceux qui pleurait… Pour moi, seuls les pleurs de mon fiancé avait un impact sur moi. Cela me provoquait une douce mélancolie qui me donnait envie de le prendre contre moi et d’abîmer sa peau. Néanmoins, cette nuit-là… j’avais décidé de réagir à cause de l’honnêteté débordante qui m’avait envahie sans que je ne sache pourquoi. Toutefois, Natsumi avait très mal pris ma remarque comme quoi ses pleurs faisaient plaisir à ceux qui l’avait offensée…
« Je t’interdis de me parler de ça. J’ai longuement hésité entre vous tuer ou autre chose. Ne me fais pas regretter de ne pas avoir choisi la première option, s’énerva-t-elle. »
L’aiguille de sa seringue se trouvait à quelques millimètres de mon cou. Pourtant… je ne frémis pas. Je restais impassible et silencieux, sentant qu’elle n’avait pas fini de cracher son venin.
« Tu sais… Yukishiro, je me demande si je suis encore amoureuse de toi ou si je ne ressens plus que de la haine… néanmoins, il y a une différence entre nous deux. Moi, je ne suis pas une meurtrière comme toi. Tu m’as abandonnée alors que tu avais promis de rester aussi à mes côtés. Ta trahison m’a blessée, ce jour-là… je t’avais pourtant aidé sans le vouloir et voilà que j’ai mérité de vivre seule dans la rue. Cette voix est revenue tellement de fois depuis ce jour-là. Alors, n’ose plus me faire une remarque de ce genre. Quelqu’un comme toi n’en a aucun droit, a-t-elle continué.
- Je me doutais que ce genre d'idées t'étaient passées par la tête, Natsumi... Saches que... en tout cas, je ne regrette aucun des meurtres que j'ai commis. Je ne regrette jamais rien. Tu as souffert car je t'ai laissée derrière moi, j'en suis conscient. Je ne le regrette pas, disons que... je me dis que si les choses se sont passées ainsi c'est parce qu'elles devaient se passer ainsi. Je te serai, cependant, toujours reconnaissant à propos de Chihiro... et justement... quitte à choisir, je préfère que tu me déteste plutôt que tu sois amoureuse de moi. Je ne cesserai jamais d'aimer Chihiro... je n’ai aucunement envie de me retrouver dans un triangle amoureux. Ainsi... si des fragments de ce sentiment se baladent encore dans ton esprit, je serais contraint de te faire souffrir, malheureusement pour toi. Pour finir, je ne peux te promettre de plus faire de remarque de ce genre, ma langue est devenue bien bavarde et honnête en ta compagnie, Natsumi, ai-je avoué.
- Ne t’inquiète pas pour cela. Ce n’est plus que du passé. Simplement, je te dirais de laisser Chihiro revoir sa famille. Ils sont gentils et il a besoin de les revoir aussi. Tu ne le perdras pas parce qu’il les verra. Au contraire, votre lien sera renforcé. Je vais partir, maintenant… donc dis à Chihiro que je suis partie pendant que vous dormiez. Ce sera plus simple. Adieu, on ne se reverra sûrement plus. Je compte partir d’ici dans quelques jours, le temps de m’en remettre. Je ne viendrai plus vous déranger. J’en ai assez de tout ça. »
La brune se munit de sa veste avant de se traîner hors de la chambre. Je ne sais pas expliquer ce qu’il m’était arrivé… pourquoi j’avais eu cet élan d’honnêteté. C’était comme si… comme si j’avais bu un sérum anti-mensonge… Je ne voyais pas l’intérêt de mentir à Natsumi. Je ne mentais pas pour le plaisir ou parce que c’était une maladie ou je ne sais quoi encore… si je mentais, c’est
que j’avais un intérêt… que je voulais plaire, par exemple… ou que je voulais piéger mon interlocuteur… Néanmoins, ici… je n’avais aucun intérêt à mentir. Je n’ai pas regardé la vagabonde partir… je suis resté tête basse… ses propos… ses propos m’avait impacté, sans mentir. Ils ne faisaient que se répéter dans ma tête… m’envahissant. Je devais donc… le laisser voir sa famille, n’est-ce pas ? Aller à la rencontre de sa famille ? J’ai ravalé ma salive. Je me suis tout à coup senti oppressé… je… pour une fois, je ne savais pas quoi faire… quoi penser de cette idée. Je crois que… je crois que j’avais peur de cette idée. Je n’avais jamais adressé la parole à ses parents ou encore à ses sœurs ! Je n’avais qu’aperçu sa mère lui dire au revoir, de temps en temps, lorsque je l’allais le chercher chez lui alors qu’il n’était encore qu’un collégien… mais… rien de plus. J’ai tenté de me ressaisir. Je réalisai alors que mon ex-prisonnière était réellement partie. Je me suis dégagé de l’emprise de mon compagnon qui dormait profondément puis j’ai quitté la pièce apercevant alors Natsumi se traîner vers la porte d’entrée. Je me suis accroupi près d’elle avant de lui offrir un sourire rempli de quelque chose que je réservais normalement seulement à mon bien-aimé… de la tendresse.
« Ton... ton conseil m'a touché, ai-je commencé par dire, nous partirons leur rendre visite demain. Je ferai la surprise à Chi-chan... j'aimerais, moi aussi, te donner un conseil, Natsumi. Ne sors pas... tu es en danger. De nombreux dangers te guettent…
- Des dangers… depuis deux mois, il n’y a que ça. Ecoute Yukishiro, il y a deux mois… je suis morte. Je n’ai plus besoin de protection car je ne suis qu’un corps sans âme. Je suis contente que tu ailles voir la famille de Chihiro… mais laisse tomber pour moi.
- Je comprends ton choix, ai-je déclaré tout simplement, d’un ton neutre. Laisse-moi juste t'aider encore un peu, ai-je fini par dire en la relavant facilement. »
Ce sourire s’est à nouveau dessiné sur mon visage sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit. Je suis resté silencieux durant de longues secondes. C’était bien la première fois que… ce truc… mon cœur, je crois, s’était apaisé envers une personne. Mis à part Chihiro… j’ai toujours méprisé la population entière de cette planète… Pour moi, l’humain est méprisable, misérable, détestable. L’humain s’accroche à des choses stupides comme la religion, leur travail, leur famille en croyant qu’ils sont invincibles et qu’ils seront sauvés de tout. L’humain est arrogant. L’humain est irrespectueux. L’humain est avare, avide de pouvoir. Chi-chan… est l’unique personne qui est le contraire de tout cela… il est doux, conciliant… compréhensif. S’il le pouvait, je crois qu’il rependrait le bonheur et détruirait la misère de notre mère la Terre… Je pense donc… qu’il est correct de dire que Natsumi n’est pas une humaine si misérable si j’ai réussi à cesser de la mépriser.
« Hey, Natsumi... je sais que je te l'ai déjà dit cependant... merci pour tout.
- Si tu veux me remercier… Non, je vais le faire par moi-même, comme ça tu pourras dire que je t’ai attaqué. »
Je n’ai pas vraiment compris le sens de ses propos… tout ce que j’ai réussi à percevoir c’est que mes remerciements semblaient l’avoir heurtée… L’humain est un être incompréhensible, également, après tout. Je la vis s’approcher lentement de moi avant de saisir mon col… j’étais, ainsi… dans l’incapacité de m’extraire d’elle… mentalement aussi, car j’étais « mind-fucked » comme on dit, vulgairement. C’est alors que son visage se rapprocha de plus en plus du mien et qu’une étrange délicatesse émana de son regard. Elle posa ses lèvres sur les miennes. Ce baiser… qu’elle me volait, dura quelques secondes… Je ne fis pas un geste, c’est elle qui le rompit avant d’essuyer ses lèvres d’un revers de sa main. Je ne lui ai pas donné plus ce qu’elle m’a pris… mais je ne l’ai pas rejetée non plus… C’est sûrement parce qu’elle m’a pris de court.
« Merci d’avoir pris mon premier baiser. On est quittes. Je vous laisse les chats.
- Je ne sais pas m’en occuper, Chihiro le fera, ai-je déclaré tout naturellement, comme s’il ne s’était rien passé. »
Je n’ai pas été impacté par ce baiser, à vrai dire… je dirai plutôt que cela avait confirmé des sentiments que je redoutais… des sentiments que Natsumi ressentait. Etait-elle toujours amoureuse de moi ? Avait-elle toujours ne serait-ce un fragment de sentiment pour moi, plutôt ? Il ne fallait pas… que ce soit le cas… De toute façon, je n’allais plus jamais la voir… d’après elle. Cependant, j’avais l’intense conviction que cela était faux.
« Hanii… réveille-toi… hanii ? »
Le garçon à la chevelure légèrement bouclée ouvrit doucement les yeux. Au plus près de lui, je lui ai automatiquement offert un baiser. Je m’étais mis au-dessus de lui, les genoux au sol près de ses hanches et appuyés sur mes mains, une à côté de chacune des épaules de mon fiancé. Mon ombre couvrait totalement Chihiro… il semblait si… minuscule, ainsi… pourtant, je n’étais plus grand que lui de seulement quelques centimètres. La seule différence entre nos deux corps étaient la musculature. Il était extrêmement fin comparé à moi.
« Hanii, allons voir ta famille.
- Q-quoi ?
- Je te fais prendre ta douche, je t’habilles, nous déjeunons, nous allons Kushiro faire un peu de shopping, nous préparons nous affaires et nous partons en fin d’après-midi !
- A-attends… mais où est N-natsumi ?
- Je ne sais pas… elle n’était plus là lorsque je me suis réveillé. Elle nous a laissé ses animaux.
- Ell… elle est p-partie ?
- Allons-y, Chi-chan, ai-je enchainé, jovialement. »
Je n’ignorai pas ses interrogations pour le faire souffrir ou quoi que ce soit… au contraire, moins il en savait et mieux il se porterait… bien que, sans mentir, je n’étais pas à l’aise sur le fait que la vagabonde m’ait embrassé et que Chihiro… soit comme le dindon de la farce. Je n’aimais pas lui mentir du tout. J’ai pris mon fiancé dans mes bras avant de le mener à la salle de bain. Je me suis occupée de lui avec soin… je voulais qu’il soit parfait… quoi que… il était déjà parfait, je n’ai fait que je le rendre parfaitement parfait. Je l’ai habillé de mon kimono préféré… un
kimono pourtant très simple, rayé de blanc et de noir… cependant, il était fait pour Chi-chan… il lui allait tellement bien… il lui allait à merveille. Nous avons, par la suite, déjeuner puis nous avons pris la voiture afin de nous rendre à Kushiro. C’est vraiment une ville superbe… là-bas, il y a de bons produits grâce à sa fromagerie ou encore son marché aux poissons et fruits de mer… de quoi faire de la bonne cuisine ! Je me suis dit qu’il serait intéressant d’offrir des produits artisanaux à la famille de Chihiro. Je pense qu’une pleine journée nous permettra d’avoir parfaitement le temps et de passer un bon moment ensemble… Après le déjeuner, je me suis mis à préparer nos affaires, Chihiro me suivant à quatre pattes en souriant enfantinement. Vers cinq heures de l’après-midi, nous avons pris la route vers le domicile familial des Watanabe, comme je l’avais prévu. Le trajet dura des heures et des heures… pourtant… j’eus l’impression qu’il ne suffit que quelques minutes pour que nous fûmes devant leur portail… comme si nous nous étions téléportés. J’ai posé ma main, étrangement moite, sur l’épaule de mon bien-aimé alors que nous étions plantés devant le petit portail ouvert à tous, il semblait. Chihiro eut un doux sourire enfantin.
« Tu es a-apeuré, Yuki…
- J’ai juste chaud… et mal au cœur, ne t’inquiète pas pour moi.
- Oui, tu es t-tout simplement s-stressé. Mo… moi aussi… »
Il tira doucement sur mon bras afin que je m’approche de lui et que je comble les quelques centimètres qui nous séparaient. Il posa ensuite, avec douceur, ses lèvres sur les miennes puis il enfouit sa tête dans mon cou. Je sentis son souffle chaud s’engouffrer dans mon tee-shirt tandis qu’il serrait frêlement ce dernier dans ses mains. Je sentais son cœur taper contre mon torse… quelle étrange sensation… quelle douce sensation. Nous arrivâmes, finalement, jusqu’à la porte et je toquai dignement.
« Bonjou… se coupa celle qui venait de nous ouvrir. Chihiro ? Vous… Bienvenu à la maison Yukishiro-san, okaerinasai Chihiro.
- Merci, madame Watanabe. J’espère que vous ne nous en pas trop de ne venir que maintenant.
- Ce n’est pas grave, vous vivez loin, après tout ! Combien de temps cela vous a-t-il mis pour arriver jusqu’ici ?
- Presque vingt heures.
- C’est presque une journée complète ! Tout va bien, Chihiro ? Que lui est-il arrivé ?
- Il est fatigué par le voyage, de plus… il est tombé à travers le sol dans le sous-sol, tout est de ma faute, notre maison est ancienne. Je vous présente mes excuses et vous promets de prendre soin de lui, ai-je expliqué en m’inclinant poliment.
- Je suis sûre que tu t’occupes bien de lui, tu sembles beaucoup l’aimer. Entrez, nous allons bientôt manger ! »
Nous avons donc pénétré dans le logement, suivant alors la mère de famille. Nous entrâmes alors dans la cuisine et j’aidai mon compagnon à s’asseoir. Il tourna la tête vers moi, posant alors sa main tremblante sur mon avant-bras tout en m’offrant un beau sourire de petit garçon. Chi-chan n’avait jamais été aussi resplendissant. Quelque chose… quelque chose de différent émanait de son visage… Tandis que la femme à la chevelure de jais était en train de terminer le repas, j’ai pu rencontrer le père de mon fiancé ainsi que sa petite sœur. Le père du garçon n’était pas vraiment bavard. Cependant, il m’avait paru être quelqu’un de plutôt calme, contrôlé. Il diffusait une aura toute particulière, une aura imposant le respect. Il me semblait tout de même, que malgré son âge, c’était un homme qui appréciait s’entretenir afin d’avoir une apparence plus que respectable. Madoka semblait être une lycéenne assez crédule… je peux affirmer sans le moindre doute qu’elle est populaire à l’école. Il fallut peu de temps pour que le déjeuner ne commence. Il se déroula je dirais… dans la cohésion générale.
« Tu es rayonnant, onii-san ! On dirait bien que ton sale comportement a disparu !
- Je… je n’ai pas un sale c-comportement ! rétorqua Chihiro en faisant la moue.
- Dixit celui qui est rouge comme une tomate, enchérit-elle. »
À ma plus grande surprise tout le monde autour de la table se mit à rire un peu… tout le monde était amusé par la situation. Je me suis surpris à ricaner légèrement, à mon tour… je ne sais pas trop pourquoi. J’ai comme eu l’impression que cette atmosphère me donnait envie de rire de joie… L’après-midi passa avec une grande vitesse. Mon bien-aimé offrit à toute sa famille ce que nous avions acheté avec une grande gaieté précisant de bien donner celui-ci à Moe et Misaki tandis que celui-là devait revenir à Yui. Il avait donc quatre sœurs ? Ceci expliquait donc le bon nombre de choses que nous avions achetées… ce que je ne pus expliquer cependant, c’est pourquoi la surprise s’immisça sur le visage de chacun lorsque le prénom de « Yui » s’échappa des lèvres de Chihiro… C’est vrai que… les propos qu’elle avait tenu à l’encontre de Chihiro lorsqu’elle avait appelé ce dernier n’avaient pas été très positif… À croire, néanmoins, que j’ai encore de nombreuses choses à découvrir… cela me donne envie de discuter de temps en temps avec celui-ci… de nos familles… ce qui m’en donna encore plus envie, ce fut ce moment que nous avions passé autour d’une tasse de thé… Je ne parle jamais de ma famille… mais pour Chihiro, je me sens prêt. Durant ce goûter, en quelques sortes, les parents du lycéen lui proposèrent de passer un moment avec Madoka tandis que je me retrouverais, donc, seul avec eux. La mère de famille, en voyant une photo de son fils accroché dans un panneau
de liège contre le mur eut l’envie soudaine de me faire découvrir quelques albums.
« Chihiro était un beau bébé, n’est-ce pas ? me demanda-t-elle, afin de confirmer ses propos.
- Oui… il était magnifique… il l’est toujours, ai-je répondu en souriant tendrement.
- Tiens… le voici un peu plus âgé… dit-elle en se mettant à rire un peu. C’est l’heure de la petite anecdote. Jusqu’à ses quatre-cinq ans, il fut très difficile de le garder habillé ! Il refusait de porter des vêtements et les retirer tout le temps ! Il se baladait donc tout le temps tout nu dans la maison… Son père et moi avons dû lutter pour lui faire comprendre qu’il devait absolument rester habillé à l’école. N’est-ce pas, Shigure ? riait-elle encore
- Oh que oui… à croire qu’il était allergique aux vêtements. »
Je me suis mis à rire légèrement, amusé en mettant ma main un peu devant ma bouche. Les parents de Chihiro, d’un air nostalgique, me suivirent… S’il y a quelques années quelqu’un m’aurait révélé qu’un jour je vivrai un tel moment… je ne l’aurais jamais cru. Finalement, Kagami, la mère de l’adolescent, nous invita à rester pour la nuit… chose que je n’avais pas prévue du tout. À dire vrai, cette idée m’effrayait légèrement. Je n’avais jamais mis un pied dans la chambre d’adolescent de mon fiancé… néanmoins, il m’était impossible de refuser quelque chose à la mère de Chi-chan… c’était une femme bien trop douce et aimable. Kagami nous offrit une délicieuse soupe miso vers dix-neuf heures que nous dégustâmes tous ensemble. Après le dîner, nous avons joué au tarot pendant au moins deux heures tout en discutant. Nous nous sommes donc couchés vers vingt-deux heures. J’avais, finalement, pris la décision de prendre l’avion et de faire rapatrier notre voiture à Tsurui… Conduire durant plus de dix heures étaient bien trop fatiguant. Ainsi, nous partirions aux alentours de sept heures du matin le lendemain et aurions un voyage de seulement deux heures.
« Mer… merci, Yuki. Je t’aime.
- Je t’aime aussi, neko-chan… oui, je t’aime tellement. Repose-toi. »
Il fut impossible, pour moi, de fermer l’œil de la nuit. Je ressentais… comme une chaleur trop élevée dans mon cœur… une chaleur étrangement trop élevée. Cependant, elle était tout de même douce et agréable… mais inconnue et donc inquiétante. Je me suis donc mis à observer minutieusement l’ancien lieu de vie de Chihiro. C’était une chambre… tellement basique… elle n’exprimait étrangement pas bien qui il était. Je pus tout de même apercevoir une grande bibliothèque et quelques origamis. Lorsque j’eus fini de reluquer chaque recoin de la pièce, je posai mon regard sur mon fiancé. Il avait pris ma main et dormait paisiblement, la bouche entrouverte… je pouvais entendre sa douce et bruyante respiration. Il ressemblait à un petit garçon, lorsqu’il dormait… à un ange. J’ai posé un regard attendri sur ce dernier avant de caresser doucement ses cheveux ébouriffés puis son visage… à croire que Natsumi avait raison… j’avais la ferme impression, qu’en effet, notre lien s’était resserré.
OKDAL - Intern (2017)