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La vie... ce long fleuve tranquille ? 

 

Déjà cinq ans ont passé depuis que Moe Fujita et Misaki Watanabe sont en couple... Malgré leur faible différence d'âge, il arrive à la jeune femme à la chevelure de barbe-à-pape de se poser des questions à propos de leur avenir ce qui l'amènera à se remémorer leur première rencontre.

Misaki est moi aurions pu ne jamais nous rencontrer. La vie est parfois faite… de grandes coïncidences… c’est vrai ! C’est ça qui est trépidant… ne jamais savoir de quoi sera fait demain. Je suis d’accord que ça peut être effrayant… Parfois, j’ai peur de la perdre… surtout lorsque je me dis que dans trois ans, j’aurais trente ans. Certes, Misaki et moi n’avons que trois ans d’écart et pourtant… bien que lorsque j’aurais atteint la trentaine, elle aura vingt-sept ans… je me surprends quelquefois à me dire qu’elle pourrait se lasser de moi. Elle est la femme de ma vie… c’est donc sûrement normal que je m’inquiète de la perdre de temps à autres ! Qui aurait pu croire cela il y a six ans, lorsque nous nous sommes rencontrées ? Quand j’y pense… ces six dernières années ont défilé tellement  rapidement…  j’ai l’impression que je l’ai  embrassée pour la première fois seulement hier. Malgré cela… c’était il  y a déjà 

cinq ans… la moitié de dix ans… le quart de vingt ans. Nous avons mis une bonne année avant de nous avouer nos sentiments et pourtant… moi, j’ai su qu’elle était faite pour moi dès que je l’ai vue… dès que je l’ai vue dans le maid-café ou elle travaille. Eh bien, oui… je suis adepte des maid-cafés. Ce n’est pas un secret, ahah. Nous étions si jeunes à l’époque. Je travaillais depuis déjà trois ans au dortoir des garçons du lycée de la ville et elle… venait tout juste d’entrer dans la vie professionnelle. Seulement quelques mois auparavant, elle était encore une jeune lycéenne. Elle aurait pu continuer ses études cependant… tout comme moi, Misaki n’a pas été faite pour conduire de longues études. Ce que nous voulions, à peine sorties du lycée, c’est être indépendantes,  travailler.  Heureusement  que ses  parents

sont compréhensifs et respectent les choix de leurs enfants… Vous imaginez s’il l’avait obligée à continuer ses études ? Nous ne nous saurions peut-être jamais rencontrées ! Je l’ai sûrement déjà dit mais… la vie est faite de coïncidences… de choix divers que nous pouvons faire. Je pense… qu’il n’y a pas de mauvais choix. Il y a tout simplement une infinité de choix bien que des fois, nous avons l’impression… que nous n’avons pas le choix. Pour ce qui est de notre rencontre… ma rencontre avec Misaki… je n’étais pas obligée d’aller dans le seul maid-café de notre petite ville… j’aurais pu passer le permis de conduire quelques années avant et aller dans une grande ville aux alentours… et pourtant, j’ai fait le choix de ne pas devenir conductrice. Quant à Misaki… elle aurait pu faire le choix d’être une simple serveuse dans un café ou dans un bar et pourtant… c’est elle qui m’a servie ce jour-là… C’était sa première semaine de travail. Je le sentais dans ses yeux bien qu’elle semblait très à l’aise et qu’elle était souriante comme tout. Elle était aussi éblouissante que le soleil lui-même.

 

« Misaki… ai-je lentement lu sur le badge accroché à son tablier.

- Qu’est-ce que je vous sers, maîtresse ?

- J’ai remarqué que tu es nouvelle dans ton regard légèrement hésitant et ça se confirme avec le petit surnom que tu me donnes, ai-je commencé à expliquer en souriant, amusée. Je suis une habituée, il n’y a pas de « maîtresse » pour moi ! Appelle-moi tout simplement Moe, comme tout le monde le fait ici.

- Vous êtes donc une habituée… je n’aurais pas pu m’en douter… vous êtes… euh… enfin…

- Je suis une femme ? Tu as plutôt l’habitude de voir des jeunes hommes ou des hommes d’un certain âge, n’est-ce pas ? ai-je ri un peu

- Vous m’avez démasquée ! Il est vrai que les femmes sont rares, ici, m’a-t-elle répondu en rigolant également.

- Bref… si tu pouvais m’apporter un thé vert et une tarte à la fraise, je serais comblée.

- Très   bien,   Moe !    Vous   aurez   cela   d’ici   un    instant ! 

m’annonça-t-elle avant de tourner les talons. Au fait… vous êtes bien plus belles que sur les photos ! me lança-t-elle en me lançant un dernier regard. »

​

J’ai laissé s’échapper un rire discret. Elle m’avait donc reconnue… certes, j’étais modèle photo… mais, je n’étais pas une star de grand nom, non plus ! La plupart des photographes qui me voulaient comme modèle étaient des petits artistes, des photographes employés par des magazines peu réputés bien que très appréciables, ou encore certains qui voulaient tout simplement « capturer ma beauté » et diffuser les photographies sur leur site. Cette courte conversation, qui peut paraître bien banale, avait confirmé mes pensées… Elle me semblait tellement joyeuse, sympathique… énergique ! Elle me correspondait totalement… Enfin ! Vous connaissez la suite ! Elles vécurent heureuses et eurent beaucoup d’enfants, ahah ? Quelque chose du genre, oui !

No Vacation - Yam Yam (2017)

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