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Notre très chère Rie

 

Enfermée dans sa chūnibyō , Rie entretient une relation presque inexistante avec sa famille. La mère de cette dernière a décider déverser ses sentiments et ceux de son mari dans une lettre. Parviendra-t-elle à la destinataire ?

 « Notre très chère Rie,

Nous tenions à te dire à quel point tu es un don qui nous a été offert par les kamis. Je me souviens encore du jour où j’ai découvert que j’attendais un enfant. À la seconde où j’ai su que je te portais en mon ventre, j’ai directement commencé à t’aimer. Il en va de même pour ton père qui fut tout foufou lorsqu’il apprit la nouvelle. Nous avons attendu avec hâte et patience en même temps le jour de ta naissance. Ce jour-là, j’avais senti des heures auparavant que tu allais arriver. Ton père et moi, nous nous sommes donc promenés paisiblement en te parlant du bonheur que tu nous procurais. Ton père avait toujours grandement apprécié te faire écouter  de la musique. Je   trouvais  que ces choix musicaux étaient  un peu dépassés… Ce vieux foufou  te faisait écouter le  groupe

Southern All Stars, des chansons de Seiko Matsuda ou encore Hibari Misora. Toutefois, toi, tu semblais beaucoup aimer, comme en témoignaient les mouvements énergiques que tu faisais lorsqu’une note de musique s’échappait de l’enceinte qu’il posait contre mon ventre. Le jour de mon accouchement fut une journée apaisante pour nous deux… pour nous trois. J’avais entendu des histoires atroces à propos de cet important évènement de la vie malgré tout, je n’ai jamais eu peur et tout s’est toujours déroulé à merveille car tu es un être magnifique. Même lorsque j’ai perdu les eaux, nous n’avons pas paniqué. Etant restés non loin de la maternité, ton père m’a aidé à marcher jusqu’à cette dernière où j’ai été prise en charge par des personnes aimables. Les infirmières m’ont révélé qu’elles n’avaient jamais rencontrées une femme aussi calme, qui n’hurlait pas de douleur le jour de son accouchement. Lorsque nous avons pu te prendre dans nos bras, cela fut le plus beau jour de notre vie entière. Nous nous aimions depuis déjà sept ans et notre amour allait pouvoir être partagé avec un nouvel être fantastique. Nous avons décidé de te donner le prénom formé du kanji du bénéfice (利) et de celui signifiant secourir, faire la charité (恵). Si nous avons choisi ce prénom c’est parce que nous étions, et nous le sommes encore, persuadés que tu serais une personne charitable, qui aime donner, aimable et que cela ne pourrait que t’apporter des bénéfices… dans ton cœur. Rie est… complexe, voire ambiguë. Nous savons qu’au fond de toi, tu es fière de ton rôle d’aînée et du respect que tu suscite chez ta cadette. Nous savons qu’en réalité… tu as envie de passer du temps avec cette dernière. Nous savons que, malheureusement, tu es persuadée d’intéresser personne. Nous savons que tu souffres car tu es tiraillée entre tes désirs de grandeur pour être la première ou la meilleure et ton besoin d’être protégée et sécurisée. Cela provoque donc chez toi, notre magnifique petite Rie, un mauvais caractère, des crises de colère et de la susceptibilité. Cela t’a enfermée, notre magnifique petit Rie, dans le chūnibyō. Ce ne sont pas des reproches que nous te faisons là… Ces reproches, ils sont plutôt adressés à nous car s’il t’arrive d’être ainsi, c’est de notre faute. Nous  sommes  conscients 

que nous ne t’avons pas stimulée et encouragée dans tes études en te montrant notre intérêt. Nous espérons qu’il n’est pas trop tard  et que  nous  pourrons t’aider  à  réussir  dans  ta vie.  Demande-nous  de  t’aider  dans  ta  quête  magique  contre  les  grands 

méchants et nous le ferons car nous t’aimons. Nous t’aimons, notre douce Rie.

Otou-san et okaa-san »

 

« Haha, chichi, vous avez oublié de mettre cette lettre à la poste !

- Quelle lettre, Yume-chan ?

- Celle-là, haha ! Tiens !

- Cette lettre n’a pas besoin d’être postée, pour le moment, mon ange… merci de me l’avoir apportée.

- C’est normal ! Je suis forte… comme Rie !

- C’est vrai, ma chérie… prends ton cartable, nous y allons. »

kotringo - kodomo no sekai (2009)

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