Les textes d'alize-rpg
Meilleures amies de mères en filles !
Rie a informé Madoka d'une grande nouvelle... ce qui fait remémorer à cette dernière l'histoire de leur amitié qui commença bien sûr par... la rencontre de leurs deux mères. L'adolescente se met alors à penser à l'étrange « maladie » dont est atteinte sa meilleure amie depuis ces dernières années...
« Alors comme ça… le physique du héros principal de ton manga est mon grand-frère et tu ne m’as même pas mise au courant ?!
- Le concerné n’avait qu’à te mettre au courant, Mama ! »
« Mama ». Rie m’a toujours surnommée de la sorte. Elle m’a vue naître. Elle était alors seulement âgé d’un an et lorsqu’à l’hôpital, elle et sa mère vinrent rendre visite à la mienne et que cette dernière lui révéla le prénom de son nouvel enfant… Rie s’écria « Mama ! ». Depuis, elle ne cesse de m’appeler de la sorte. Jamais je n’ai entendu de sa bouche les syllabes de « Madoka ». Il arrive même qu’elle en ajoute encore plus en m’appelant « Mama-chan ». La mère de Rie, Izumi, et la mienne, Kagami, sont meilleures amies. Il en va de même pour Rie et moi. Nos mères ont seulement quatre ans d’écart. Ma mère a eu un parcours universitaire assez atypique… Tout d’abord, il faut savoir qu’elle a rencontré mon père lorsqu’elle était âgée de tout juste seize ans. Lui, il en avait vingt-et-un ans et avait déjà commencé de brillantes études en architecture depuis trois ans. Entre eux deux… ce fut le coup de foudre. Ils avaient le même objectif dans la vie, c’est-à-dire fonder une famille. Ainsi, lorsque ma mère tomba enceinte, accidentellement, de ma grande-sœur Misaki à la fin de sa troisième année de lycée… elle décida de mettre au monde cet enfant. Mon père venait d’obtenir son diplôme. Comme il fut un très bon étudiant jusqu’à la fin, il obtint un poste d’architecte dans une très
bonne entreprise. Ils allaient donc pouvoir accueillir leur enfant sans faire face à de gros problèmes budgétaires. Bien sûr, cela ne fut pas facile tous les jours… mon père aidait également les parents de ma mère à payer ses études supérieures… jusqu’à ce que ces derniers, en ayant marre que leur fille vacille d’une filière à l’autre, décidèrent d’arrêter de l’aider. En effet, pendant quatre ans, ma mère se chercha… ne savant pas ce qu’elle voulait faire. Elle commença tout d’abord par étudier le droit. Elle se rendit compte, rapidement, que les études trop littéraires n’étaient pas faites pour elle. Elle décida, alors, de faire de la chimie. Malheureusement, elle était bien trop maladroite pour persévérer dans ce domaine. Elle enchaîna par de la médecine. Elle redoubla sa première et décida de s’accrocher… malheureusement, après avoir fini pour la deuxième fois sa première année… elle échoua. C’est en s’orientant vers les mathématiques qu’elle fit la rencontre d’Izumi… la mère de Rie. Elles étaient, respectivement, âgées de vingt-deux ans et dix-huit ans. Izumi était toute jeune… mais elle savait déjà parfaitement ce qu’elle voulait faire. Elle avait de l’ambition, elle était sûre d’elle ! Dans
cinq ans, elle serait professeure de mathématiques au collège et elle se marierait avec son fiancé, Makoto… si elle ne le faisait pas avant. Lui, était déjà rentré dans la police depuis un an. D’ailleurs, ils vivaient ensemble depuis. Ma mère, quant à elle, ne vivait avec mon père que depuis l’année de sa rencontre avec Izumi… que depuis l’année où ses parents cessèrent de l’aider à financer ses études. Il fallut peu de temps pour que les deux jeunes femmes devinrent de grandes amies. Elles se voyaient souvent et Izumi était d’un grand soutien pour ma mère. Elle avait réussi à convaincre celle-ci de suivre la même voie qu’elle et de devenir, elle aussi, professeure de mathématiques au collège. Rapidement, ma mère se rendit compte que c’était réellement sa voie et que rencontrer Izumi fut donc la meilleure chose qui lui soit arrivée à l’université. Izumi et ma mère étaient vraiment les meilleures amies du monde… Elles se marièrent la même année, organisant leurs mariages ensemble. Ma mère était alors âgée de vingt-cinq ans tandis que Izumi en avait vingt-et-un. Un an plus tard, cette dernière mit naissance à son premier enfant, Rie, et ma mère à son deuxième enfant, Chihiro. Cela se passa un an avant la fin de leurs études. Bien heureusement, nos pères à toutes les deux avaient des situations plus que convenables. Le mien travaillait depuis déjà huit ans tandis que celui de Rie avait eu le temps, en cinq ans, de monter d’un grade au sein de la police. Je suis née peu après que ma mère ait obtenu son diplôme. Les deux meilleures amies firent tout pour se retrouver dans la même ville, dans le même collège… et, elles y parvinrent. Rie, Chihiro et moi étions tout le temps fourrés ensemble lorsque nous étions de petits bébés… Par la suite, mon grand-frère devint un peu solitaire… il fut un enfant très calme, timide. Néanmoins, Rie et moi… nous ne nous quittâmes pas.
« Onii-san ne dit jamais rien ! Tu es ma meilleure amie, Rie… tu aurais au moins pu me dire que tu étais en train de faire ton propre manga ! Tu es méchante~ me suis-je plainte, en faisant la moue.
- Tu ne comprends pas, Mama-chan… chaque jour, je dois non seulement aller en cours pour cacher ma véritable identité mais en plus, je dois combattre ce qui menace ce monde, ce qui te mena…
- Je sais… je sais…
- Hum… tu es en colère ?
- Pas le moindre du monde ! En y repensant… que tu m’aies prévenue hier ou aujourd’hui… ça revient au même ! ai-je dit en souriant amicalement. »
Rie est atteinte de chūnibyō et cela depuis son entrée au collège. Nous nous voyions moins lorsqu’elle était en première année au collège. J’étais encore à l’école primaire… bien que ce fut ma dernière année avant d’entrer au collège. Bien sûr, nous faisions tout pour nous voir en dehors des cours. Je n’ai jamais vraiment compris qu’est-ce qui avait déclenché le chūnibyō chez elle… Pour faire court, le chūnibyō c’est lorsque… lorsqu’une personne se met à s’inventer une vie fictive et s’éloigne des autres, se croyant alors supérieur à tous et étant persuadé d’être doté de pouvoirs surnaturels. Le chūnibyō est donc la deuxième raison pour laquelle nous avions commencé à moins nous voir. Rie était bien trop occupée à chasser je ne sais quoi dehors et… elle était un être supérieur, après tout ! Toutefois, petit à petit, Rie a commencé à m’incruster dans son jeu… dans son univers, plutôt. Je crois que, plus le
temps passait, et plus je lui manquais. Elle aussi, elle me manquait, à vrai dire. Ainsi, un jour, elle m’a dit qu’elle devait me protéger… qu’on m’en voulait. Je n’ai, tout de même, jamais cessé d’aimer ma meilleure amie Rie. Je me suis dit que ça passerait… que ça lui passerait… surtout lorsqu’elle est passée en première année au lycée… cependant, j’ai eu tort. Ce fut encore pire. Déjà qu’elle parlait très peu avec sa famille et ceux qui l’entouraient… désormais, elle les ignorait complètement. J’étais la seule à qui elle adressait la parole… je ne pouvais la laisser seule ! Rie a redoublé sa première année de lycée et lorsque je suis entrée à mon tour au lycée, nous nous retrouvâmes dans la même classe. Il était temps pour moi de m’occuper d’elle, de m’occuper de son avenir… comme sa mère l’avait fait avec la mienne.
« Du coup, qu’est-ce que vous faites onii-san et toi lors ce que vous vous voyez ?
- Je prends pleins de photos de lui afin d’avoir pleins de modèles pour dessiner ! me révéla-t-elle.
- Vraiment ? J’aimerais tellement le voir à l’action… il doit rougir tout le temps !
- Affirmatif ! Pourquoi cet humain rougit-il autant ? C’est très embêtant.
- Et bien… c’est parce que sous ses airs de brute… il est timide, réservé… pudique, facilement gêné, lui ai-je expliqué. »
Ainsi… cette année encore, Rie est un être non-humain étant âgé de plusieurs siècles. Elle utilise un corps humain dans lequel elle s’est immiscée lors de l’accouchement. Elle y restera jusqu’à ce que vieillesse soit faite, qu’il ne puisse plus être utilisé et donc qu’elle doive renaître dans un autre corps. Elle est là pour protéger la Terre d’êtres maléfiques… de personnes méchaaaantes ! La planète Terre ne serait rien sans elle et… moi, je suis sa petite protégée… Je suis la seule qu’elle prend « en considération » parce que je suis « une personne spécialement spéciale ». En gros, c’est sa définition pour dire que je suis son amie… sa meilleure et seule amie, plutôt. J’espère pouvoir remédier à cela et… lui trouver d’autres amies. En tout cas… voilà, c’est tout ce que j’ai compris à propos de ce qu’elle croit être ! Bien que je la côtoie bien souvent, je n’ai pas encore bien assimilé tout son univers qui est très… complexe.
« Tu le sais, humaine Mama… il y a quelque chose de bien plus embêtant !
- Ah bon ? Qu’est-ce que c’est ?
- Je te l’ai dit, tu le sais ! C’est toi qui m’en a mise au courant !
- C’est vrai, que suis-je bête… c’est le fait qu’il soit parti… tu ne peux pas continuer à dessiner, sans lui, n’est-ce pas ?
- Oui ! C’est mon modèle pour le héros de mon manga ! Je ne peux rien faire sans lui ! »
C’est amusant… comme Rie semble bien plus perdue sans lui que moi, sa propre sœur… Pourtant… j’adore onii-chan. Je l’aime du plus profond de mon cœur, de mon être. J’ai toujours cru… que je le protégeais, que je le surveillais. Ce fut vrai jusqu’à sa dernière année de collège. Cependant, lorsqu’il entra au lycée… nos rôles s’inversent. Chihiro était devenu un garçon en apparence impassible. Il a commencé à aimer se fourrer dans des histoires pas croyables, à se battre et à sécher les cours. Malgré tout, j’étais encore, jusqu’il y a peu, persuadée que j’étais toujours celle qui le surveillait afin de le protéger. Il a suffi qu’il ne fasse plus parti de ma vie quotidienne pour que je me rende compte que j’avais totalement tort. Je crois bien que… si Rie semble bien plus perdue sans lui, que moi, sa propre sœur, c’est parce que… j’ai appris à dessiner sans avoir besoin de le voir tous les jours. Je sais que… je suis dans son cœur et… lui aussi, il est dans mon cœur. L’œuvre peut donc continuer son chemin sans être ralentie.